MESPARROW
Premier album
KEEP THIS MOMENT ALIVE
Sortie le 4 mars
2013
Mesparrow est Marion Gaume. Une
jeune femme originaire de Tours, qui s’est trouvé un nom d’artiste, ou plutôt
de plume («sparrow » = « moineau »), idéal pour une chanteuse
prête à s’envoler. Au départ, elle se faisait appeler Miss Sparrow,
Mademoiselle Moineau. Mais Marion n’est pas la môme Piaf (même si, petite, elle
se rêvait parfois en chanteuse de rues). Et elle n’aimait pas les trois
« s » dans Miss Sparrow. Du coup, elle en a enlevé deux, mais elle a
gardé les ailes, la Tourangelle. Mesparrow, « moi Moineau ». Dans
Mesparrow, il y a aussi « arrow », la flèche. Suivez-là du
regard, et surtout des oreilles : elle sort son premier album, elle est sur le
point d’atteindre la cible, en plein dans le mille, après une trajectoire en
boucles…
Marion est devenue Mesparrow
lorsqu’elle était aux Beaux-arts de Tours (après cinq ans d’études de piano, de
chant et quelques groupes de rock au collège-lycée). Normalement, aux
Beaux-arts, on n’apprend pas la musique. Mais il n’est pas interdit d’en faire.
« Je me suis demandée si je devais
choisir entre l’art et la musique. Et je me suis rendue compte que plein de
choses étaient liées». C’est donc pendant son cursus universitaire, et dans
les soirées étudiantes, qu’elle commence à présenter des performances
voix/vidéo. « Des choses très
courtes, avec ma pédale de boucles et un micro. Je superposais des
respirations, des sons abstraits. En fin d’études, j’ai animé une chorale dont
j’étais la seule chanteuse, avec des images de mon visage en boucle et des
couches de voix. C’était le vrai début de Mesparrow ». Le moineau
déploie ses ailes, puis migre à Londres. « Je
voulais juste vivre là-bas, et parler anglais. Je me suis retrouvée en coloc
avec des gens que je ne connaissais pas. J’ai commencé par m’enfermer dans ma
chambre avec un ampli et ma pédale de boucles. Je fais tout à la voix, quand
j’entendais une guitare ou une batterie, je les faisais à la voix. Les chansons
sont venues comme ça ». Marion
finit par sortir de sa chambre. Elle rencontre des musiciens, fait ses premiers
concerts, rejoint la petite communauté anti-folk du 12 Bar Club de Soho. Elle
apprend, elle prend de l’assurance, elle rôde son live. Elle tourne un peu,
mais aussi en rond, sans le sou. Au bout de deux ans, retour à Tours, où tout
va s’accélérer. Sur la foi de concerts tourangeaux impressionnants – seule sur
scène, avec son clavier, ses boucles et sa chorale fantôme – elle est
programmée au Printemps de Bourges, puis au Chantier des Francos à la Rochelle.
Mesparrow n’est plus seule, elle a quitté son nid : elle emballe le public
et les médias sans avoir sorti un seul disque, par l’intensité magique de ses
concerts uniquement.
« En général, les artistes sortent un disque et sont attendus sur
le live. Moi, c’est le contraire ». Ça valait le coup d’attendre.
Mesparrow a enregistré son premier album au studio Black Box, près d’Angers.
Les chansons sont celles de la scène, adaptées à l’enregistrement. « Le live, c’est toujours en évolution.
L’album, c’est un vrai tournant, il fallait figer les chansons, c’était
compliqué pour moi. J’ai donc gardé la ligne directrice de ma
musique : la voix en boucle. Puis j’ai ajouté des instruments. Mais des
ambiances, des textures, plutôt qu’un gros son de groupe ». Pour
habiller ses chansons, Mesparrow fait appel à Thomas Poli (instrumentiste),
musicien du groupe Montgomery (et occasionnellement guitariste de Miossec ou
Dominique A). Et François, de François & The Atlas Mountains, est passé
pour un beau duo chanté en français.
Mesparrow aime Billie Holiday,
Barbara, PJ Harvey, Shannon Wright, les Doors, Cat Power, Patti Smith, un album
de chants Inca et tout un tas d’autres choses. Mais ça ne s’entend pas
forcément. Ce qu’elle partage avec ses idoles, c’est une personnalité musicale
singulière, le goût des expériences, une voix qui transporte les émotions. Du
coup, les étiquettes ne collent pas sur ses chansons. C’est de la pop au sens
large. De la musique d’aujourd’hui, avec une histoire qui remonte au gospel, au
cabaret et au vécu. C’est de la soul blanche, de la musique du corps, qui vient
des tripes, remonte et s’affine le long des cordes vocales. Cet album, c’est
autre chose que le live, mais c’est beaucoup plus qu’une cage dorée pour les
chansons indomptables de Mesparrow. C’est un moment important, qu’elle veut
garder en vie, Keep This Moment Alive.
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